L’âge idéal
entre 2 et 3 ans
Il est important que l’enfant ait envie de devenir propre
L’apprentissage de la propreté est une étape dans
le développement de votre enfant où il acquiert de l’autonomie
et il est désormais capable de « contrôler certaines
parties de son corps ».
La grande majorité des enfants deviennent propres spontanément
entre 2 et 3 ans (un peu plus tôt pour les filles que pour les
garçons), mais chaque enfant a son propre « calendrier
», sa propre maturité physiologique et psychologique.
Attention à ne pas vouloir aller trop vite ! Il ne faut pas
forcer un enfant à aller sur le pot s’il n’en a
pas envie. Inutile de s’angoisser parce que la rentrée
en maternelle approche : s’il n’est pas tout à
fait propre le jour J, il le sera sans doute très vite en voyant
ses petits camarades aller aux toilettes tout naturellement.
Sachez d’ailleurs que selon bon nombre de psychanalystes, un
enfant que l’on cherche à « dresser » trop
tôt à être propre risque d’être perturbé
plus tard : constipation, troubles du comportement (colère,
angoisses, etc.), difficultés etc.
Votre enfant doit être prêt
physiologiquement…
Un enfant ne peut être propre avant que son système nerveux
soit assez mature pour contrôler ses sphincters. Pour la plupart
des spécialistes, il est généralement admis que
lorsque votre enfant saura monter et descendre un escalier seul, c’est
qu’il commence à contrôler ses sphincters.
Psychologiquement
Il est important que l’enfant ait envie de devenir propre, plusieurs
signes peuvent vous avertir qu’il est prêt à démarrer
l’apprentissage:
- Il manifeste un intérêt pour le pot que vous avez mis
à sa disposition.
- Il vous demande de le changer, s’apercevant que ce n’est
pas agréable d’avoir une couche souillée.
- Il commence à sentir des « envies » en utilise
les mots s’y rapportant : pipi, caca.
- Il vous observe quand vous allez aux toilettes, il veut vous suivre.
- Il désire « être grand et indépendant
» et vous imite tout le temps.
- Sa couche reste sèche plusieurs heures en particulier pendant
les siestes voire même la nuit : c’est la preuve qu’il
arrive à se retenir.
Certaines peurs ou blocages peuvent parfois retarder l’apprentissage,
Pour préparer le terrain
- Lisez-lui des livres ou des histoires sur le sujet du pot.
- Expliquez-lui avec des mots simples comment fonctionne son corps
: « quand tu manges, ton corps garde ce qui lui est utile et
rejette ce qui ne sert à rien». Expliquez lui bien que
ce n’est pas sale et que tout le monde le fait, vous y compris.
- proposez-lui des jouets par exemple : un petit pot pour son doudou
(ou sa peluche, sa poupée) et verbalisez ce qu’il est
entrain de faire « Doudou est un grand car il fait pipi sur
le pot. »
- Laissez-le vous observer quand vous allez aux toilettes. L’imitation
joue un rôle important : en vous accompagnant et en vous observant
aux toilettes il aura peu à peu envie de faire « comme
les grands ». Si votre propre pudeur vous le permet, cela aidera
votre enfant de vous voir faire pipi et caca.
Vous pouvez choisir, avec lui, un pot ou un réducteur de toilettes
adapté
- Avant de faire votre choix parmi les nombreux modèles de
pots, faites les lui essayer. Le plus important est qu’il y
soit à l’aise ! Pour les petits garçons, vérifiez
que le zizi entre bien dans le pot sans être coincé…ce
ne serait pas pratique pour faire pipi !
- Il est généralement recommandé d’utiliser
un pot plutôt que les toilettes avec réducteur durant
les débuts de l’apprentissage. L’enfant est de
toute façon souvent trop petit pour s’installer sur les
toilettes alors que sur son pot, il se sentira plus en sécurité
et plus stable. Certains enfants cependant veulent absolument faire
comme Papa et Maman et utiliser les toilettes de grands, pour eux
c’est un réducteur et son marche pied qu’il faudra
acheter directement.
- Une fois acheté, présentez le pot à votre enfant
comme un objet qui lui appartient personnellement.
- Montrez lui comment on s’en sert et laissez le jouer avec,
s’asseoir dessus même habillé, afin de se familiariser.
Vous pouvez même le décorer avec lui (autocollants.)
- Ne le changez pas de place et choisissez un endroit qui lui réserve
une certaine intimité et qui soit pratique d’accès
pour votre enfant. Achetez-lui ses
premiers slips ou culottes, qu’il aura choisis : il se sentira
valorisé d’avoir de vrais sous-vêtements comme
un(e) grand(e).
Ne le laissez pas plus de 5 minutes
et ne le forcez pas s’il n’a pas envie.
- S’il s’impatiente parce qu’il ne se passe rien,
ce sera pour une prochaine fois. Laissez-le quitter le pot dès
qu’il le désire.
- Lors des premiers succès, Il est tout à fait normal
que votre enfant soit « intrigué » par le contenu
de son pot ; ce sont les premières fois ou il voit son propre
« pipi » et « caca » jusque-là camouflé
par les couches. Certains enfants peuvent être angoissés
à l’idée de déposer dans le pot «
une partie d’eux-mêmes » : Si c’est le cas
rassurez-le et faites lui comprendre que ce n’est ni sale ni
dégoutant et que tout le monde fait « caca et pipi »,
y compris vous.
- Videz le pot avec lui dans les toilettes et laissez-le tirer la
chasse. Tirer la chasse est souvent le coté ludique de l’opération
alors ne l’en privez pas. La aussi, certains enfants peuvent
être paniqués par le bruit et/ou la disparition brutale
de leurs selles dans les toilettes. Dans ce cas, ne les forcez pas
à y assister.
- Evitez le chantage du type « on n’ira pas au parc, si
tu ne fais pas pipi dans le pot » :
C’est son envie de devenir
grand qui doit le pousser à faire dans le pot.
- Evitez aussi les phrases du genre « fais sur le pot pour me
faire plaisir » : il n’a pas besoin d’apprendre
à faire pipi ou caca sur commande mais quand il en a besoin.
- Evitez enfin de lui dire que s’il ne fait pas sur le pot il
n’ira pas à l’école. S’il cherchait
un moyen de ne pas y aller…vous venez de lui fournir !
- Pour la sieste, pour la nuit ou pour
éviter les accidents quand vous n’êtes pas chez
vous, privilégiez des « couches-culottes » du type
Pull Ups, qu’il peut baisser et remonter presqu’aussi
facilement que ses sous-vêtements. Demandez lui son avis et
faites lui confiance.
Habillez-le avec des vêtements simples à enlever (culotte,
T-shirt). S’il fait frais, un pantalon ou une jupe à
taille élastique seront parfaits. Evitez les boutons et les
fermetures Eclair.
Accordez-lui des loupés
- Soyez patients et indulgents, les accidents occasionnels sont habituels
et font partie de l’apprentissage de votre enfant. Ne vous mettez
pas en colère, ne le grondez pas et évitez à
tout prix les moqueries, les sarcasmes, ou les humiliations.
- Ne lui laissez pas non plus ses vêtements souillés
« pour qu’il apprenne », vous risqueriez au contraire
de provoquer un blocage.
Pour lui redonner confiance vous pouvez lui dire : « tu as eu
un accident, ce n’est pas grave.
-Félicitez votre enfant d’avoir agi «comme un(e)
grand(e)» mais évitez les récompenses matérielles
(bonbon, cadeau etc.).
- Quand il a fait sur son pot, réservez vos compliments à
votre enfant et non à son caca !
-Faites suivre l’apprentissage en dehors de la maison.
-Informez la crèche de ses progrès.
Pour lui essuyer les fesses
- Essuyez-le au début (toujours d’avant en arrière,
surtout pour les petites filles) puis proposez-lui petit à
petit à le faire tout seul… en sachant que ce n’est
que vers 4 ans environ qu’il pourra devenir autonome.
A PROPOS DES PEURS ET BLOCAGES
- Il refuse de faire ses besoins ailleurs que dans une couche ?
- Il pleure en ayant vu son pipi ou son caca dans le pot et ne veut
plus refaire dans le pot depuis ?
- Il a peur de faire ses besoins sur le pot à la suite d’une
expérience choquante, sur son lieu de garde ou un autre ?
- Il est en pleine crise d’opposition et refuser le pot est
une manière de s’opposer à vous ?
Dans la majorité des cas, le conseil des spécialistes
est de patienter un peu en laissant tomber l’apprentissage quelques
semaines. Essayez de le faire parler sur le sujet, selon ses moyens.
Continuez à lui lire des livres sur le sujet et à lui
expliquer que c’est un processus parfaitement normal, que tout
le monde fait ses besoins, que les déchets dont son corps n’a
plus besoin doivent retourner à la nature.
En attendant une évolution et avant de lui proposer le pot
à nouveau, veillez à traiter votre enfant « comme
un grand » et non plus comme un bébé : Mettez
lui des « couches de grands » (Type Pull Ups) et évitez
de l’allonger pour le changer. Flattez-le sur tous ses progrès
qui font de lui « un grand garçon » ou «
une grande fille ».
Sachez aussi que tout changement profond de sa vie peut le bloquer
ou le faire régresser dans son apprentissage de la propreté
: déménagement, naissance d’un petit frère
ou d’une petite sœur, séparation des parents etc.
Dans tous ces cas, soyez indulgent et ne lui mettez pas en plus la
pression du pot, attendez quelques semaines avant de démarrer
ou de reprendre l’apprentissage.
Si la situation persiste et vous inquiète, consultez un spécialiste
(pédiatre ou psychothérapeute pour enfant), souvent
quelques séances suffisent pour résoudre ces petits
problèmes.